Titre : | L’épître aux Hébreux au regard des Evangiles |
Auteurs : | Martin Pochon, Auteur |
Type de document : | texte imprimé |
Editeur : | Paris [France] : Cerf, 2020 |
Collection : | Lectio Divina, num. 278 |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-204-14119-2 |
Format : | 724 p. |
Langues: | Français |
Résumé : |
Un livre du Nouveau Testament dont tous les aspects, l’auteur, le genre, la datation, les destinataires, les raisons de la canonicité et même le thème exact, font l’objet d’intenses querelles savantes ?
Tel est le cas de l’épître aux Hébreux, attribuée parfois à saint Paul, qui traite des deux Alliances, de l’espérance dans les persécutions, de Jésus médiateur et qui, pour la première fois dans la littérature chrétienne, recourt à la figure vétérotestamentaire de Melchisédech, prêtre du Dieu très-haut, pour établir l’identité sacerdotale du Christ. Une lettre qui n’en semble pas une, un cours magistral plutôt, et qui peut attester autant de la tradition que de l’innovation la plus hardie pour penser le sens du sacrifice du Christ. Mais quel est le sens de ce sacrifice ? C’est cette question que tranche ici, grâce à un travail minutieux et documenté, Martin Pochon. Examinant le texte, sa construction, ses assertions, son vocabulaire, ses figures de style, mais pénétrant aussi dans sa signification profonde, il montre en quoi l’épître aux Hébreux est bien un texte charnière dans la compréhension de la mort du Christ. Il l’est parce qu’il offre une interprétation singulière du pardon des péchés, singulière si on la rapporte à la proposition des évangiles, tout en intégrant la christologie des communautés primitives. Une enquête passionnante. Une élucidation majeure. Une étude appelée à devenir un classique. |
Note de contenu : |
- Avertissement - Introduction I - LA FIGURE DE MELCHISEDEK DANS LA LETTRE AUX HEBREUX - Fils, Messie, donc prêtre ? : Une époque où les traditions synoptiques ne sont pas fixées / Un changement de statut des Écritures ? / Incidences théologiques possibles de cette absence de connaissance du corpus évangélique / L’identité sacerdotale est présentée comme l’accomplissement de l'identité filiale - L’autre choix des Évangiles : Le lien entre le titre messianique du psaume 2 et la figure du Serviteur d’Isaïe dans les synoptiques / Les tentations au désert et le discernement entre les figures du Messie / L’œuvre première du Christ est de réaliser la purification des péchés / La purification des péchés s’obtient par l’offrande de sacrifices - Prêtre à la manière de Melchisédek?: Le roi/prêtre Melchisédek comme médiateur / Un sacerdoce différent du sacerdoce lévitique / Le « à la manière de Melchisédek » de Hébreux ne respecte pas le texte de la Genèse - Ce que l’auteur omet et ce qu’il veut mettre en valeur : Le but de l’auteur est d’attribuer au Christ une fonction sacerdotale selon le schématisme du lévitique - Melchisédek, prêtre à jamais ? : C’est l’établissement définitif du Messie qui rend le sacerdoce étemel et non l’inverse / Hébreux inverse les fonctions de médiation, auprès de YHWH, entre Abraham et Melchisédek / Valoriser Melchisédek pour valoriser le Christ. - Conclusion - la citation du psaume 109/110 se rapporte à la Passion et à la résurrection du Christ 2 - PRETRE POUR LA PURIFICATION DES PECHES - La mission du Fils - opérer la purification des péchés : Conduire à la gloire une multitude de fils, de frères (He 2, 10) / Huit caractéristiques nouvelles de la fonction sacerdotale - L’auteur se réfère aux rituels de purification du Lévitique et plus particulièrement au rituel du grand pardon, du Kippour - La symbolique du sang dans les rituels de pardon des péchés dans le livre du lévitique : Le sang donné pour effectuer les rites d’expiation / Le sang est l’âme de toute chair / Le sang dans les rites d’expiation des péchés / La magnificence récapitulative de la fête du Kippour. - La manière dont l’épître aux Hébreux s’inscrit dans la symbolique du Lévitique : La symbolique du sang dans l’Épître / L’auteur évite les pistes qui n’ont pas recours au symbolisme du sang / L’auteur privilégie la référence aux sacrifices pour le péché du Lévitique / Le sang et la mort pour sceller, une fois pour toutes, la Nouvelle Alliance / Un seul, une fois pour toutes / Nécessité de «l’effusion du sang» / Une transposition des sacrifices de purification des péchés - la symbolique du sang dans les évangiles : La symbolique du sang dans l’évangile de Jean / La symbolique du sang dans les synoptiques - Conclusion - L’initiative prise par Dieu bouleverse le rite de purification - La Cène, point focal de la Bonne Nouvelle : La Cène récapitule tous les sacrifices de l’ancienne alliance / Le mouvement de l’offrande étant inversé, les rituels s’unifient, ils représentent un point focal dans les évangiles 3 - L’UTILISATION DU PSAUME 39/40 ET SON ROLE DANS LE SCHEMA SACRIFICIEL DE L’EPITRE AUX HEBREUX - Je suis venu, ô Dieu, pour faire ta volonté : Les accents particuliers donnés à la citation du psaume 39/40 / Les variations de la citation par rapport au psaume 39 de la Septante / La reprise commentée de la citation - La mise en situation de la citation et l’exploitation immédiate qui en est faite. - Le rôle de la citation dans le mouvement de l’épître : Il est le grand prêtre 1, 1 à 7, 28 / Le Christ dans l’exercice de ses fonctions de grand prêtre 8,1 à 10, 18 - S’offrir soi-même, selon la logique des sacrifices d’animaux, est-il conforme au sens du psaume 39/40 ? - Le sens sacrificiel de l’allégorie peut-il être détaché des événements de la passion sur lesquels il est construit ? : Les éléments des rituels anciens ne sont pour l’auteur que des images imparfaites des réalités célestes / Le rituel du Lévitique forme la grille d’interprétation de la Passion. Cette grille laisse échapper de nombreux éléments constitutifs de cet événement. De ce fait elle modifie le sens de la Passion / N’est-ce pas la technique de la lecture allégorique, conçue ici comme une méthode de transposition immédiate, qui est en cause? En témoignent les homélies d’Origène sur le Lévitique / Une herméneutique marquée par les limites de son point d’appui / La particularité de cette herméneutique au regard de l ’évangile selon saint Matthieu / Une question incontournable : le Christ, dans sa mort, nous obtient-il la faveur de Dieu ou nous manifeste-t-il la faveur et la miséricorde de Dieu ? - Le mouvement symbolique développé dans les dix premiers chapitres de l’épître est-il conforme à la symbolique de la cène qui nous dit le sens de la passion ?: L'originalité du symbolisme de la Passion tel qu'il est présenté dans les évangiles / Dans les évangiles, la Cène, et par suite la Passion, est présentée comme une offrande du Fils aux hommes / Prendre le Sermon sur la montagne comme clé de lecture de la Passion / Le visage d’un Dieu qui exige la mort de son fils pour racheter les transgressions commises sous la Première Alliance, n’est pas celui du Père qui court à la rencontre de son fils prodigue... Ni celui de la parabole des vignerons homicides - Le Christ a choisi de symboliser sa mort dans la Pâque et non lors de la fête du Yom Kippour : Lors du mémorial de la Cène il s’agit d'accueillir la vie et le pardon du Père par son Fils et non d’offrir à Dieu le sacrifice de son Fils pour obtenir sa bienveillance / Inversion du sens du sacrifice du Christ et inversion du sens de la Cène / La croix du Christ nous purifie de nos péchés, mais selon une dynamique qui est à l’opposé des sacrifices d'expiation compris dans leur forme primitive - Le schématisme sacrificiel de la première partie de l’épître a infléchi progressivement le sens de la cène : De la Didachè à l’anaphore d’Ambroise de Milan / De l’anaphore d’Ambroise à la messe de saint Pie V. 4 - ENNEMIS ET ADVERSAIRES DANS L’ÉPITRE AUX HEBREUX - Quelle place pour les ennemis dans la mort du christ selon l’épître aux Hébreux? : Dans les dix premiers chapitres de l’Épître (de 1,5 à 10, 18) les ennemis n ’ont qu’un rôle honorifique / Dans les dix premiers chapitres (de 1, 5 à 10, 18), la mort du Christ est pensée comme épreuve qualifiante aux yeux de Dieu / Dans la dernière partie de la Lettre (de 10, 19 à 13, 21), les ennemis sont ceux auxquels le Christ a résisté / L'oubli des trois partenaires : Deux dynamiques de la Rédemption. Essai de schématisation - Quelle place pour les persécuteurs de la communauté ?: Les persécuteurs ne sont jamais présentés ni nommés / Les persécutions sont à comprendre comme une correction paternelle / L'auteur pouvait-il donner toute leur place aux ennemis ? - La place des contradicteurs, des adversaires et des ennemis dans les Évangiles : Dès le début des évangiles, la mort du Christ est toujours envisagée dans un rapport à des contradicteurs, à des adversaires qui deviennent des ennemis / À travers les débats avec ses ennemis, Jésus dévoile l’Esprit qui l’anime ; il veut l'insuffler à ses disciples et à tous les hommes, y compris à ses adversaires / L’amour des ennemis comme condition de notre filiation / C’est en aimant ses ennemis que le Christ nous purifie du «péché originel » / À ses amis il se donne, à ses ennemis il se livre / Il fait pénétrer l’amour au plus profond de l’enfer - Cette absence du tiers dans la compréhension du sacrifice du christ change aussi le visage de la résurrection - Cette absence du tiers dans la première partie de l’épître aux Hébreux n’est-elle pas à relier au rôle très circonscrit attribué à l’Esprit?: L’Esprit Saint, selon l’auteur de la Lettre, parle essentiellement par les Écritures / Dans l’Epître, l’Esprit Saint ne semble pas avoir agi sur le mode rapporté par saint Paul et, dans les Actes des Apôtres, il n’agit que pour initier l'annonce du salut / Si l’auteur parle peu de l’Esprit Saint tel qu'il se manifeste dans les communautés pauliniennes, il parle cependant des anges - Cette conception du rôle de l’Esprit Saint et d’autres particularités font d’Apollos un bon candidat au titre d’auteur de la lettre 5 - UN SACRIFICE ACCOMPLI « UNE FOIS POUR TOUTES » QUI OUVRE SUR UN AUTRE REGISTRE SACRIFICIEL - La dernière partie de l’épître est différente dans son genre littéraire mais aussi dans son mouvement symbolique : L'accomplissement de la promesse, par le sacrifice du Christ, marque un basculement dans l’Épître / Un développement qui redéfinit le contenu sacrificiel en unissant amour de Dieu et du prochain / Un mouvement symbolique qui épouse celui du psaume 39/40 / Conclusion - Comment comprendre la démarche de l’auteur de l’épître aux Hébreux? : Une mise en œuvre concrète de la notion de sacrifice chez Paul ? / Une invitation à tourner définitivement la page des sacrifices de la Première Alliance ? / Un document qui fraie un passage de l’Ancienne à la Nouvelle - Le statut paradoxal des Écritures dans l’épître aux Hébreux :L’Esprit saint est l’auteur des Écritures et celui qui anime le Christ / Mener à la perfection, accomplir, qu’est-ce à dire ? / La fête du Kippour ne pouvait symboliser que le mouvement d’offrande à Dieu 6 - OBEISSANCE ET CHATIMENTS DANS L’ÉPITRE AUX HEBREUX - Introduction - mise en correspondance - les parties I et V - «la situation du Christ» et «pistes droites» : a. Le don d’eux-mêmes fonde l’autorité des dirigeants ; la reconnaissance à leur égard prend la forme de l’obéissance / b. Le régime de la gratuité des dons de l’Esprit est clos. Le principe des châtiments de l’Ancienne Alliance redouble de vigueur / c. Les souffrances conduisent-elles à la perfection ou la perfection permet-elle de vivre les souffrances comme des étapes de croissance ? / d. Une figure d’autorité qui ne se laisse pas fléchir par les sentiments. L’obéissance et la soumission sont premières / e. Où l ’on retrouve la logique du a fortiori quant aux châtiments. Nous ne sommes pas dans les douleurs de l'enfantement, nous sommes dans la sélection finale / f. Un apaisement progressif à l’approche de la réalisation de la promesse et, semble-t-il, d’une inflexion théologique sensible / g. Une conduite vers le Royaume sans écarts possibles, mais, finalement, une invitation à sortir à la rencontre du monde malgré l'adversité / h. Enseignement sur l’autorité divine - Mise en correspondance - les parties II et IV : a. Un repos sous la menace / b. Une parole violente comme un glaive à double tranchant / c. Une autorité qui balaye ceux qui n ’entrent pas dans ses projets / d. Les souffrances et la mort comme épreuves éducatives / e. Un Père ayant recours à une pédagogie de l’obéissance marquée par la souffrance / f. Les souffrances et la mort comme épreuves éducatives / g. Ce n ’est pas la figure du Fils qui est en cause, mais celle du Père / h. Quelle figure de l’autorité se dessine au fil de ces versets ? / i. Dieu avait-il besoin de parfaire l’obéissance de son fils par la Passion ? / j. Passant sous silence la responsabilité des ennemis, la figure de l’autorité garde une tonalité archaïque - Transitions autour de la partie centrale de la lettre - Partie centrale de la lettre : Mise en correspondance de A et C / La Lettre n ’induit-elle pas le renouvellement de l’offrande sacrificielle ? / De la nécessité d’un intercesseur / Dans les évangiles, les relations sont celles d’un Père à Fils devenu un alter-ego / Dans la Lettre, les relations sont celles d’un monarque à son dauphin - Reprise synthétique de la structure rhétorique que nous venons de parcourir - conclusion sur la figure de l’autorité : L’obéissance, unique objet de la volonté du Père et principe unificateur de l’Épître / L’échange mutuel des volontés dans l’évangile de Jésus-Christ selon saint Jean - Élargissement - esquisse d’une postérité ecclésiale et civile de la figure de l’autorité dessinée dans l’épître : Le pape Clément exerce son autorité de pasteur lors des dissensions dans l’Église de Corinthe / L’empereur Théodose promulgue l’édit de Thessalonique du 24 novembre 380 / De l’obéissance comme fin, à Jésus qui offre à Dieu le sacrifice qui satisfait sa justice - Une utilisation des Écritures au service de la thèse centrale de l’auteur : Dans la partie centrale, trois références aux Écritures témoignent, pour le moins, d’une grande liberté d’interprétation / La référence première au Yom Kippour a conduit l’auteur de la Lettre à faire jouer ces trois citations à contre-emploi, alors qu’elles auraient pu aisément éclairer la Cène célébrée par notre Seigneur lors de la Pâque / Ce n’est qu’en pensant la Passion comme une offrande aux hommes, que l’on peut comprendre que Jésus est «l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » - L’obéissance - clé de voûte de la lettre aux Hébreux : Dans le cœur de son enseignement, l'auteur fait de l’obéissance le seul moyen qui permette de plaire à Dieu / L’obéissance donne son unité à la Lettre - Les visages du Père et du Fils - dans l’épître aux Hébreux et dans les Évangiles : Les visages du Fils dans la Lettre aux Hébreux et dans les évangiles / Quel visage du Père la Lettre nous donne-t-elle à révérer ? / L’obéissance aux dirigeants remplace, dans la Lettre, l’accueil de l’Esprit saint / Un paradoxe de l’Epître: elle présente l’alliance nouvelle comme l’inhabitation de la connaissance de Dieu en l’homme (Jr 31, 31-34 cité en He 8, 7-13), mais le Dieu qu’elle présente est si redoutable qu’il n ’est guère possible de s’en approcher directement / Le sens de la médiation du Christ. - Conclusion sur le choix de la fête du Yom Kippour et non de celle de la Pâque : Les prises de distance par rapport au sens de la Cène / Un déplacement systémique de toutes les catégories importantes de la foi chrétienne / Du repas du Seigneur au sacrifice offert à la divinité - Quelques perspectives pour demain: Dans le domaine de la liturgie eucharistique / La réforme liturgique qui a suivi Vatican II a initié une réinterprétation évangélique de la messe / Mais la réforme liturgique nous laisse au milieu du gué / Quelques pistes pour avancer dans le passage du gué : Reprendre et développer une théologie de la relation aux ennemis ; Redéployer une théologie des ministères fondée sur la diversité des dons de l’Esprit - Au terme de ce parcours - Bibliographie |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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CKHé 084 | CKHé 084 | Livre | Bibliothèque principale | Livres empruntables | Prêt possible Disponible |